C’est un trouble relativement fréquent, qu’il faut savoir dédramatiser pour le surmonter.
Ejaculation précoce chez les adolescents : que faire ?
Stress lié aux premières fois, crainte de ne pas être à la hauteur… l’éjaculation précoce est un phénomène que bon nombre de jeunes gens rencontrent au commencement de leur vie amoureuse. La pression, le manque d’assurance, l’absence de vécu et la peur de l’échec font que, bien souvent, ils n’arrivent pas à se contrôler lors de ces premières rencontres intimes. « Il ne faut pas non plus oublier de préciser qu’ils ont, pour la plupart, connu un nombre très important de masturbations en solo avant leur premier rapport sexuel. Des instants pratiqués dans le secret et dans la crainte d’être surpris, ce qui les entraîne effectivement à éjaculer très rapidement », explique la sexologue.
La génération actuelle a par ailleurs grandi avec l’omniprésence des images à caractère pornographique, où le culte de la performance est largement répandu. Tout naturellement, ils veulent reproduire ce qu’ils ont vu. « Mais c’est une fausse performance, la réalité est tout autre, précise la sexologue. Il y a autant de différences entre la pornographie et la sexualité qu’entre des cascades en voiture et la conduite au quotidien. C’est du cinéma. Les premiers rapports sexuels sont, en général, rarement réussis sur le plan de la maîtrise de l’éjaculation. C’est un apprentissage progressif qui se met en place petit à petit, dans un contexte où l’on apprend à se connaître et à connaître l’autre. Faire l’amour n’est pas que sexuel. C’est surtout la rencontre de deux personnes dans la sensualité. »
Malheureusement, les jeunes gens concernés peuvent, faute de maturité, être sérieusement perturbés par ces accidents de parcours. Ils vont focaliser sur ce qu’ils considèrent comme un problème et entrer dans une logique d’échec où l’inhibition va s’installer et le phénomène s’accentuer. « Les anxieux, surtout, vont se dire qu’ils sont des éjaculateurs précoces, se renfermer sur leur difficulté et cumuler les ratés », poursuit la sexologue. Alors qu’il suffirait souvent d’un peu de recul pour calmer la situation.
La masturbation peut, dans ce cas, se révéler d’un grand secours. « Je leur conseillerais de modifier leur façon de se caresser quand ils sont seuls. D’en jouer en faisant baisser puis remonter l’excitation. De prendre leur temps, d’apprendre à ralentir, à s’arrêter, afin de mieux se connaître. D’être, en somme, à l’écoute de leurs sensations et d’acquérir peu à peu la capacité à les maîtriser. » Une fois à deux, dans le secret de l’alcôve, il leur suffira alors de favoriser l’érotisme grâce aux préliminaires, les caresses globales et les mots doux pour vibrer à l’unisson. Et de ne pas être, là non plus, dans la précipitation. « La sexualité est un domaine où l’on avance pas à pas. C’est un partage, une communication fondée sur le sensuel. On donne et on reçoit. Mais ce n’est pas inné. » Et de proposer aux futurs jeunes amants de s’y préparer doucement, mais sûrement. L’idéal serait de consulter, seul ou de préférence à deux, un site qui leur est spécialement consacré comme educationsensuelle.com. Un média conçu pour permettre aux adolescents de découvrir une sexualité empreinte d’érotisme, de tendresse et d’écoute de l’autre, des dimensions “oubliées” dans la pornographie.
M.C.M.
Naturellement, le livre « Luttez contre l’éjaculation précoce » est aussi fait pour eux.
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